samedi, 17 mai 2008
Mémorial
Ce printemps, je m'ai pas vu fleurir les arbres
À peine un peu de blanc suspendu insouciant aux branches
Cela s’est fait si vite, en une nuit, comment s’y retrouver ?
J’ai tant de peine depuis que tu n’es plus là pour soutenir mon cœur
La mort, quelle muette aveugle chose quand elle nous étrangle !
Pourtant, tout semble né une fois encore du mystère
Il y a ce pollen semé de frais qui se détache sur le rebord de ma fenêtre
La rue paraît voguer, elle est partout chez elle
Roue du soleil, pudeur des femmes embrasant d’amour la terre
Comment saisir un peu de cette fraternelle clarté ?
Ni le marbre, ni l’instant, moins encore une passagère lumière
Ne colmatent l’absence.
(2001)
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jeudi, 15 mai 2008
L'art et le reste
Voici bientôt un an que je n’ai plus écrit le moindre vers.
Rien ne coule de source, et pourtant c’est là, tout près, je le sens
Ça végète déjà, juste refusé, pour poindre avec le jour, peut-être
Est-on maître après tout de ce qui se donne sans se livrer ?
Je vois mon père, grand et dur, penché sur son jardin
Le pommier est en fleurs, c’est les matins qu’il préfère
J’entends ma mère, seule, à présent, dans la vaste maison
Si menue qu’elle semble avoir glissé hors des douleurs du temps...
C’est eux, la vie, son poids, que mon poème cherchait à retrouver.
(1999)
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mardi, 13 mai 2008
Blogème LVI
22:40 Publié dans Blogèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poéme, poésie, écriture
dimanche, 11 mai 2008
Blogème LV
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samedi, 10 mai 2008
Blogème LIV
Heureux celui à qui manque l'imagination! Croyez-vous que le cochon se vautrerait avec le même contentement dans sa bauge s'il savait ce qui l'attend ?
00:05 Publié dans Blogèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littéreature, poésie, poème, écriture
vendredi, 09 mai 2008
Blogème LIII
La connaissance véritable se passe de conseils, d'exhortations; elle ne s'étonne que de la rosée qui entoure la noix du monde. Pas de cris d'impatience; pas de preuves indubitables non plus. Son mystère traverse tous les souvenirs.
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mercredi, 07 mai 2008
Blogème LII
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mardi, 06 mai 2008
Blogème LI
Impossible d'aller d'une traite à l'originalité, tant celle-ci blesse l'animal repu en nous. Après tout, on ne se dévore que très rarement soi-même, et encore jamais sans se départir d'une certaine tenue.
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lundi, 05 mai 2008
Blogème L
Dans quelque circonstance que ce soit, n'abdique jamais ton rire ni ta folie, car tu seras toujours en sécurité au milieu de cet escalier à double vis, même si ses degrés conduisent en apparence vers nulle part. Veille seulement à ce que les ombres oiseuses qui gravitent autour de toi puissent elles aussi rire et s'épancher de bon coeur.
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dimanche, 04 mai 2008
Blogème XLVIII
Je parle d’ici parce que je sais que je ne puis plus rien pour toi. Là où tu respires rougeoie une plaie vibrante parmi les souches et les troncs entassés sur l’antique montagne de pierres… un arbre d’argile qui se consume lentement sur ses os. Parfois je me demande s'il existe une autre issue à l'asphyxie que la mort.
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samedi, 03 mai 2008
Blogème XLVII
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vendredi, 02 mai 2008
Blogème XLVI
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jeudi, 01 mai 2008
Comme un manifeste...
Tu écriras sans te ménager ni ménager la langue qui t’a vu naître et dans laquelle tu as bâti ton berceau.
Tu écriras pour t’enfoncer dans cette zone franche où l’ombre se mêle à tout jamais à la fumée tournoyante des lampes.
Tu écriras pour la liberté, laissant de côté l’arrière-pensée de ramener qui que ce soit à la raison.
Tu écriras pour ceux que tu aimes – tes parents, ta femme, tes enfants surtout –, pour leur transmettre quelques bribes de l’inconstante mémoire qui te soutient encore.
Tu écriras pour détourner de leurs têtes innocentes les roulements de ta rage inguérissable.
Tu écriras avec mesure, laissant s’envoler en pleine sagesse les mots hors de ta portée.
Tu écriras pour le chardonneret à l’étroit dans sa cage d’osier tendre.
Fais-toi un devoir de ne pas écarter le mal de ta plume, car c’est là qu’il s'avère le mieux éprouvé, le plus éblouissant.
Tu écriras pour les éclats de rire et les déboires. Pour manifester ton désaccord fondamental. Pour la promenade dominicale et tous les culs-de-sac de la vie.
Tu écriras pour brouiller le chemin.
Tu n’écriras pas ce qui ne manifeste nulle nécessité de s’écrire. Il résulte de ceci que bien souvent tu en seras réduit à écrire profusément rien que pour ne pas avoir à écrire pour de bon.
Tu ne singeras pas la décadence de l'époque, l'effort obstiné pour remplir le vide par le vide, cette errance de la parole dans les gigantesques toiles d'araignées dont s'entoure aujourd'hui toute forme d'expression soi-disant sérieuse.
Tu écriras non pour percer à jour tes semblables, ou pour en remontrer aux dieux, mais seulement dans l’espérance folle de connaître l’être dans chaque objet et le temps dans la matière de son évanouissement, ce qui à la fois recule et te pousse en avant vers l'inconnu de toi-même.
Tu écriras des heures durant, jusqu’à total épuisement si nécessaire, et ce chant indigent consumera l’oxygène qui te reste.
Tu écriras occasionnellement pour l’honneur, car ton nom est la dernière chose qu'il y a de noble sinon d’humain ici-bas, même si en cette affaire toute espèce d’honneur apparaît d’emblée et à tout jamais hors de propos.
Qu’est-ce que la poésie, sinon l'éclair unique d’une parole à contre-courant de l’épouvantable proximité des hommes entre eux, cette abjection dont résultent les multiples patois et bavardages de Babel ?
Sache que tu écriras pour échouer de toute façon.
Que ce soit là ta plus grande joie et ta seule fierté.
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mercredi, 30 avril 2008
Blogème XLV
00:13 Publié dans Blogèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, poème, écriture
mardi, 29 avril 2008
Blogème XLIV
09:31 Publié dans Blogèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, poésie, poème, écriture
Blogème XLIII
La facilité qu’on a de danser sur le parquet de ses erreurs !
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lundi, 28 avril 2008
Blogème XLII
21:51 Publié dans Blogèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, poème, écriture
samedi, 26 avril 2008
Blogème XLI
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vendredi, 25 avril 2008
Blogème XL
00:38 Publié dans Blogèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, poème, écriture
jeudi, 24 avril 2008
L’ardoise des jours
Il faut la pauvreté pour sonder l’instant sans réserve
Et l’aride splendeur d’un cœur trop meurtri – mais
Que peut l’enfouissement, ce désert, le silence
S'il ne s'y glisse pas un soupçon d'air, un fil d'éternité ?
(1994)
23:50 Publié dans Les Hospices rhénans, extraits | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, poème, écriture