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mardi, 21 avril 2009

Requiem dans la neige

Sous les saules noirs c’est la saison la plus rude
Sans ivresse ni feux ; un pont enjambe l’eau
Vers le maquis pelé des rameaux d’ifs jaunâtres
Enfourés de satin comme des arcs médiques.
 
Sous son corsage blanc, la terre est frissonnante
Dans les pins assoupis languissent des géants
Voilés de crêpes bleus - ils attendent au bord
Des routes leur messie, le doux soleil de mai.
 
Leur bois se fait poreux, et tordu leur branchage
On va les détailler en planches, en copeaux
Disposition des dieux municipaux : ils gênent
 
Les graves promeneurs des dimanches bâlois.
Vénérables sépulcres ! Apaiser ces mourants
Voilà le seul office incombant au poète.

(1988)

mardi, 21 octobre 2008

Blogème LXXXIV

Une liberté étourdie d'elle-même n'est déjà plus la liberté.

jeudi, 02 octobre 2008

Paul Valéry (1871-1945)

« Toute chose qui est, si elle n'était, serait énormément improbable. »

Mauvaises pensées et autre

vendredi, 26 septembre 2008

Divagations au sortir des faubourgs

Un jour que nous longions, un vieil ami et moi
Les berges nues de l’Aare, écoutant d’une oreille
Distraite le plain-chant d’une bergeronnette
Je me dis que le ciel était bien vert ce soir.

Moins en tout cas que nous, sur ce globe citrique
À tenter le grand branle à coups de défoliants
Détrousser les dieux, les mages, les prophètes
Pour fini comme un frai dans la mare aux canards.

Le chœur furieux des geais faisait une chapelle
Un merle dépiautait son ver dans la rosée
Ainsi philosophait le monde au crépuscule

En nous l’acquiescement se nouait sans partage
J’étais cette saison, ce visage émacié
À l’air flûté des jours courant par nos artères.

(1987)

mardi, 22 juillet 2008

Michel Camus (1929-2003)

« Le livre n’est pas une fin en soi ; c’est le résidu d’une expérience de transformation intérieure. »

                            Propos recueillis par Lionel Destremau

 


mercredi, 07 mai 2008

Blogème LII

Dans le silence agonise ce qui reste de nos courages d'enfant, comme une chaleur douce retranchée à la racine de nos illusions.

lundi, 05 mai 2008

Blogème L

Dans quelque circonstance que ce soit, n'abdique jamais ton rire ni ta folie, car tu seras toujours en sécurité au milieu de cet escalier à double vis, même si ses degrés conduisent en apparence vers nulle part. Veille seulement à ce que les ombres oiseuses qui gravitent autour de toi puissent elles aussi rire et s'épancher de bon coeur.

vendredi, 18 avril 2008

Blogème XXXII

La lucidité absolue est le signe qui distingue du commun des mortels les parturientes et certains princes agonisants dont tout le monde tombe d’accord pour dire qu’ils ont été les pires despotes.

Blogème XXXI

Ténèbres du verbe – lumière sauvage de la vie. Mais d'où alors vient cette force de recueillement que tu sens dans certains poèmes, mais seulement là, secrètement, comme une profonde mélodie, une basse continue, un ostinato qui avance les yeux grands ouverts entre la douleur du monde et la chute légère d'un chant ?

mercredi, 16 avril 2008

Bornéo, vie portuaire

à Nicolas Bouvier

Cri de mouettes, pleurs d’asticot
L’ardoise fendue geint sous le poids
De la nuit ; sur les gués, la racaille
Vend l’aïeule son pesant de coke.
Les pourvoyeurs de haschich disputent
À qui mieux mieux les prix sur la place.
Dans les narines, suints et sueurs.
Détrempés, des noctambules veillent
Le regard torve, les transactions.
Tout dépend, semble-t-il, d’un cargo
Retardé ; on redoute un naufrage.

(1987)

 

lundi, 14 avril 2008

Ce qu'essentiellement nous sommes

Aujourd’hui, plus pressé que jamais, il n’a pas attendu
Ni le jour et son bruit d’ailes, ni les compagnons de toujours
Autre chose de loin l’appelait, comme un sommeil, qui sait ?
Le temps de traverser un peu de nuit, une eau qui court
Plus rapide que nous, plus ombre qu’ombre, cependant
Qu’un vent frais noue sa voix aux hymnes des âmes de passage.

(1998)