mardi, 21 avril 2009
Requiem dans la neige
Sous les saules noirs c’est la saison la plus rude
 Sans ivresse ni feux ; un pont enjambe l’eau
 Vers le maquis pelé des rameaux d’ifs jaunâtres
 Enfourés de satin comme des arcs médiques.
  
 Sous son corsage blanc, la terre est frissonnante
 Dans les pins assoupis languissent des géants
 Voilés de crêpes bleus - ils attendent au bord
 Des routes leur messie, le doux soleil de mai.
  
 Leur bois se fait poreux, et tordu leur branchage
 On va les détailler en planches, en copeaux
 Disposition des dieux municipaux : ils gênent
  
 Les graves promeneurs des dimanches bâlois.
 Vénérables sépulcres ! Apaiser ces mourants
 Voilà le seul office incombant au poète.
(1988)
23:00 Publié dans Kiosque à chimères, morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, poème de circonstance, poèmes








Commentaires
Quand je tomberai dans la neige, je me rappellerai de cette poeme.
Écrit par : Arlen @ calling phone cards | vendredi, 30 octobre 2009
Oui ce sonnet est très généreux, et je trouve qu'on devrait le reprendre dans des anthologies où on trouve si souvent des choses d'un creux pas possible...
Écrit par : turlututu | samedi, 07 novembre 2009
Sublimissime sonnet. Je le ferais circuler autour de moi.
Écrit par : Ouf! | mercredi, 25 novembre 2009
Votre poéme aide à se préparer à l'hiver. Mais quid du réchauffemment climatique? Avec mes voeux.
Écrit par : Nathalie S. | mercredi, 25 novembre 2009
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