dimanche, 14 août 2022
Création de Grünewald, comédie fantastique
Chères amies et chers amis,
Conçu pour être joué en temps de pandémie, dans de grands espaces, un peu à la façon d’un Mystère médiéval, Grünewald fonctionne aussi comme une performance délivrée de la fixité du plateau, le public déambulant avec les acteurs à travers la forêt, réelle ou métaphorique. À défaut de diables, il y a des monstres, des anges et beaucoup de défunts qui accompagnent et rythment le spectacle de leurs jeux et musiques, largement inspirés par le théâtre de rue. La dynamique du voyage créé par le texte apporte une dimension à la fois active et réflexive au spectateur, qui est directement impliqué du fait qu’il se trouve parfois pris à partie en tant que public et devient même un élément du dispositif.
- Vendredi 2 septembre, générale à 18h
- Samedi 3 septembre, 18h
- Dimanche 4 septembre, 18h
- Samedi 10 septembre, 18h
- Dimanche 11 septembre, 18h
- Samedi 17 septembre, 18h
- Dimanche 18 septembre, 18h
L'entrée est libre, mais il faut obligatoirement réserver auprès de Mme Clémence Vidon, soit au 076 615 00 06 ou via notre messagerie électronique: lerenardparlaqueue@gmail.com
D’une épidémie à l’autre
Question à Ferenc Rákóczy: Comment ce projet de création est-il né ?
Quand on écrit une pièce, il y a toujours des causes occasionnelles et des raisons profondes. La cause occasionnelle c’est que Philippe Vidon et E Scaldino, avec lesquels nous avons travaillé pour le cinéma en 2016, se sont ligués pour me passer commande d’une pièce pour deux acteurs qu’ils pourraient jouer en temps de pandémie sans avoir trop l’oeil sur la jauge de leur théâtre. Ensemble, nous avons exploré durant plus de sept mois le thème de Grünewald et du retable d’Issenheim, une oeuvre picturale qui m’est particulièrement chère, pour parvenir à un texte qui nous a paru suffisamment engageant pour être « performé » dans un espace ouvert et mouvant, véritablement hors scène. C’est une expérience que je voulais tenter depuis longtemps, dans l’idée générale de jeter le théâtre hors de ses gonds: opter pour un espace débarrassé de toute contingence, loin de la présentation du plateau artificiellement surélevé.
La deuxième chose que je voudrais dire, c’est que le passage entre morts et vivants m’a toujours paru extrêmement naturel, et le seuil non pas infranchissable, mais terriblement poreux. Un peintre comme Grünewald, avec toute la sauvagerie mystique qui le détermine, permet à l’imaginaire de se déployer là où le rite côtoie le mythe, dans un art qui se déchaîne autour de la mort. Cet effet de tremplin de l’imaginaire est encore accentué par le fait que l’identité de Grünewald reste incertaine: on lui connaît plusieurs signatures, ce qui a beaucoup contribué à la confusion autour de son nom. Grünewald se veut donc un Mystère pour les temps actuels, un genre ne reposant sur aucun critère générique à proprement parler, mais sur l’idée que l’on peut se faire d’un certain théâtre, et sans doute aussi d’un certain Moyen Âge…
Question à Philippe Vidon: Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur le personnage de « Grünewald » que vous incarnez ?
Le peintre Grünewald est le personnage central du spectacle, mais également la clé d’accès au récit. Dans un langage poétique et néanmoins accessible, il accueille et guide les spectateurs dans son rêve, il les invite à se perdre dans l’au-delà, en quête de soi car en quête du divin, ce qui se confond alors avec son art. Il se questionne. Il nous questionne sans cesse. Profondément humaniste, il va si loin qu’il se perd et finit même par s’oublier tout à fait. La force du personnage est de parvenir à évoquer ces univers à la fois étranges et accueillants, où chacun peut habiter, voyager et se perdre à son tour.
14:09 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grünewald, lausanne, rákóczy, vidon, scaldino, favre
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