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lundi, 21 avril 2008

Blogème XXXVI

Ne sois pas trop prompt toutefois à te dire modeste : il n’y a pas de quoi. Modeste, immodeste, deux versants de la même arrogance, de la même paresse, de la même crédulité.

dimanche, 20 avril 2008

Blogème XXXV

Bois sec, bois vert… se permettre d’élaguer, le plus bel éloge à ce qui s’écrit, parce que pour une fois la modestie n’y a nulle part...

Blogème XXXIV

Tu chemines et, cheminant, te vides lentement dans ton ombre qui se remplit de l’étrange mélasse de ton imagination.

samedi, 19 avril 2008

Blogème XXXIII

Cela n’a pas de sens d’opposer la littérature et la vie : l’une poursuit l’autre, se confond à elle à travers leurs communes illusions, et inversement celle-ci rentre sans discontinuité dans celle-là pour l’accomplir toute entière. L’une et l’autre toujours au centre de l’inconnu et nous échappant déjà plus loin devant…

vendredi, 18 avril 2008

Blogème XXXII

La lucidité absolue est le signe qui distingue du commun des mortels les parturientes et certains princes agonisants dont tout le monde tombe d’accord pour dire qu’ils ont été les pires despotes.

Blogème XXXI

Ténèbres du verbe – lumière sauvage de la vie. Mais d'où alors vient cette force de recueillement que tu sens dans certains poèmes, mais seulement là, secrètement, comme une profonde mélodie, une basse continue, un ostinato qui avance les yeux grands ouverts entre la douleur du monde et la chute légère d'un chant ?

jeudi, 17 avril 2008

Blogème XXX

Certains ne sont pour ainsi dire que leur révolte. D’autres que leur soif. D’autres encore semblent descendre jour après jour en leurs plus intimes porosités. Et qui accepterait de se resserrer dans la plénitude de son propre éblouissement ?

mardi, 15 avril 2008

Blogème XXIX

Tu fermes les yeux, t’accroupis sous la fenêtre, tout contre le mur rugueux, et maintenant seule t’importe la sensation de l’astre diurne sur le cou, le visage, cette caresse d'une main sur tes mains; te voici devenu lumière, oscillante chaleur, une paix laissée à son secret dans cette pliure immense... Quels mots ensuite pour dire comment l'expérience a eu lieu?

Blogème XXVIII

Prête l’oreille à l’effondrement de ta pensée en toi, n’aie nulle crainte de répéter souvent l’opération, car c’est le plus accablant mais certes aussi le plus profitable des apprentissages. Enroulé dans ce tissu défait, tu prends la forme de Lazare, traverses le linceul grisâtre, comme une suspension du temps aux confins de l’inachevé. Ta pensée te condamnant à retomber en toi-même sans possibilité d’en sortir, c’est une autre liberté qui naît de l’abandon, sans larmes ni fausse extase, la palpitation de la vie qui se renouvelle toujours, toujours.

lundi, 14 avril 2008

Blogème XXVII

Tes sensations sculptent un monde qui, à l'instant où tu réalises sa présence, a déjà changé d'état. Ta pensée se heurte à une pierre dressée qui n’existe que dans ton imagination. Chaque mouvement que tu effectues pour t'équilibrer te rend à sa toilette froide. Ce n’est pas la peine d’insister sur la valeur de ce qui a pu être enduré ni simplement vécu.

dimanche, 13 avril 2008

Blogème XXVI

C’est quand tu as fini de ronger ton os que la mort rencontre le plus sûrement la cavité de ton amour.

samedi, 12 avril 2008

Blogème XXV

Cela fait tant d’années que tu cours à travers le monde pour trouver une fontaine à ton oubli ! Mais d’abord, qu’est-ce que l’oubli, de quoi est-il donc fait ? Ni ombre ni fantôme, mais plus simplement source de l’invisible mémoire… image du soleil matinal dans une goutte de rosée… eau qui se régénère, ancienne et neuve, calme et vive, sous l’herbe où elle voyage sans bruit…

vendredi, 11 avril 2008

Blogème XXIV

Certains silences résonnent ainsi qu’un galet blanc en nous ; d’autres roulent comme des pierres aveugles à travers les strates de l’être, détruisant avec fracas toute chose sur leur passage. Ces deux silences, tu les distingueras à leur effet, tu apprendras peu à peu à les accueillir – pour les aimer – puis comment t’en affranchir.

jeudi, 10 avril 2008

Blogème XXIII

Il est des maisons où la richesse se donne à voir ; d'autres où elle tremble et reste cachée derrière les armoires. Mais partout la même vacuité habite les coeurs.

mercredi, 09 avril 2008

Blogème XXII

Qu’est-ce qui est le plus important à tes yeux ? Essaie de le définir très précisément et tâche de vivre une saison entière comme si cela n’avait jamais existé.

mardi, 08 avril 2008

Blogème XXI

Ce qu’on reçoit d’une œuvre d’art il aura d’abord fallu le lui abandonner. Accepte d’être le maraudeur et le butin, la noix et la douleur du noyer gaulé.

lundi, 07 avril 2008

Blogème XX

Plus tu luttes pour te trouver, plus cela s’éloigne, roule dans les failles de ton opacité fondamentale. Il n’y a qu’à travers tes défauts et tes effacements que tu peux acquérir un peu d’assurance. Dès lors ta vocation d’artiste prend tout son sens.

dimanche, 06 avril 2008

Blogème XIX

Lors de ta naissance, comme le monde a dû te paraître vaste… Avec tes premiers pas, il s’est encore profusément agrandi… À l’heure de l’irrémédiable clarté, au bord du noir sans retour, c’est toi qui seras devenu immense et en même temps si léger, si diminué !

Blogème XVIII

Préfère l’aveuglement au regard lorsque celui-ci gêne le passage vers l’autre rive.

samedi, 05 avril 2008

Blogème XVII

Prophète : point nodal d’agitation où l’imprudence rejoint l’impudence.