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mardi, 13 mai 2008

Blogème LVI

C’est un fait, il faut avouer que tu as pris goût à tes exils intérieurs. Tu t’y complais tel un récidiviste qui s’éloigne dans la nuit, le revolver sur la tempe.

dimanche, 11 mai 2008

Blogème LV

Quand la maison monte en flammes, il y a peut-être plus urgent que de tirer les carottes au potager.

samedi, 10 mai 2008

Blogème LIV

Heureux celui à qui manque l'imagination! Croyez-vous que le cochon se vautrerait avec le même contentement dans sa bauge s'il savait ce qui l'attend ?

vendredi, 09 mai 2008

Blogème LIII

La connaissance véritable se passe de conseils, d'exhortations; elle ne s'étonne que de la rosée qui entoure la noix du monde. Pas de cris d'impatience; pas de preuves indubitables non plus. Son mystère traverse tous les souvenirs.

mercredi, 07 mai 2008

Blogème LII

Dans le silence agonise ce qui reste de nos courages d'enfant, comme une chaleur douce retranchée à la racine de nos illusions.

mardi, 06 mai 2008

Blogème LI

Impossible d'aller d'une traite à l'originalité, tant celle-ci blesse l'animal repu en nous. Après tout, on ne se dévore que très rarement soi-même, et encore jamais sans se départir d'une certaine tenue.

lundi, 05 mai 2008

Blogème L

Dans quelque circonstance que ce soit, n'abdique jamais ton rire ni ta folie, car tu seras toujours en sécurité au milieu de cet escalier à double vis, même si ses degrés conduisent en apparence vers nulle part. Veille seulement à ce que les ombres oiseuses qui gravitent autour de toi puissent elles aussi rire et s'épancher de bon coeur.

dimanche, 04 mai 2008

Blogème XLIX

Devant le bras étendu du rêveur, nulle branche ne s'effeuille sans la promesse d'une nouvelle sève.

Blogème XLVIII

Je parle d’ici parce que je sais que je ne puis plus rien pour toi. Là où tu respires rougeoie une plaie vibrante parmi les souches et les troncs entassés sur l’antique montagne de pierres… un arbre d’argile qui se consume lentement sur ses os. Parfois je me demande s'il existe une autre issue à l'asphyxie que la mort.

samedi, 03 mai 2008

Blogème XLVII

Ah ! mes petits rats de bibliothèque, mais ayons le courage pour une fois de sortir au grand jour pour nous laisser visiter par l’abeille, la fleur ou encore le nuage aux chemins effacés… Bien. Que se passe-t-il alors ? La terre tremble comme dans les livres, l’ouragan se déchaîne, dangereux indubitablement, et l’on se rend compte qu’il n’y aura rien de plus à tirer de ce monde aussi prodigue qu’éphémère. Vite, les amis, sans hésiter, retournons à nos chères études !

vendredi, 02 mai 2008

Blogème XLVI

L’homme dont l’emploi est de verser le chloroforme sait qu’il n’a pas le droit de parler avant que ne s’éteigne la dernière plainte. Car parler c’est trop d’espérance sans doute.

mercredi, 30 avril 2008

Blogème XLV

L’horreur absolue arrive toujours quand l’homme, par lâcheté ou manque d’imagination, n’a pas eu le courage d’envisager le pire. La littérature permet cela : de se regarder au fond des yeux, d’égal à égal, en quelque sorte, de cheminer en bonne compagnie jusqu’à l’ultime fosse du mal.

mardi, 29 avril 2008

Blogème XLIV

Il n’y a pas qu’une enfance, il y en a d’innombrables. Autant de portes d'entrée dans les restes effondrés du labyrinthe. Autant de sommeils liquides enroulés autour des obsessions des dieux.

Blogème XLIII

La facilité qu’on a de danser sur le parquet de ses erreurs !

lundi, 28 avril 2008

Blogème XLII

Par-delà les colères et les contradictions, rien n’affirme mieux le poids d’un homme que son aptitude à se réconcilier.

samedi, 26 avril 2008

Blogème XLI

Certains passent à travers le temps de façon si commode qu’il ne les érode ni ne contribue à leur mûrissement. Ils sont nés vieux tout simplement.

vendredi, 25 avril 2008

Blogème XL

Quelquefois, bouche-toi les oreilles avec de la ouate imbibée de cire, et mets-toi devant un arbre moussu, à l’ombre de la plus forte branche, là où la lumière semble se séparer de la poussière qui monte du sol ; n’est-ce pas un soulagement de ne plus entendre le son de ta propre voix ?

jeudi, 24 avril 2008

Blogème XXXIX

Ceux qui ne ressentent nulle crainte à rechercher la compagnie des enfants, c’est à peu de choses près qu’ils se suffisent à eux-mêmes. Les jouets qu'ils tiennent dans les mains déjà tombent dans un autre monde.

mercredi, 23 avril 2008

Blogème XXXVIII

Un aphorisme résulte moins de l’expression de la vérité que d’une modalité particulière de l’attention à ce qu’il y avait au départ de plus informe en nous.

mardi, 22 avril 2008

Blogème XXXVII

Sans en être autrement fier, prends le temps de remarquer les changements qui s’opèrent en toi : les fines peaux qui se détachent, çà et là, de ton dos… les ongles et les cheveux qui poussent, poussent n’importe comment… et enfin ces douleurs articulaires qui ne sont après tout qu'une extension des fils de ton écheveau intérieur...