mardi, 24 juin 2008
Instruments de dialectique
Comment donner un sens aux larmes, aux phrases
Qui perlent dans le petit jour parmi les bruyères jaunes
D’où vient que ton poème ait semblé quelquefois
Remonter de plus loin que la simple pensée ?
Je sais les cauchemars, la lente noyade de l’insomnie
Et ces gesticulations fatiguées des hommes jeunes
Déménageant en hâte d’un appartement à l’autre ;
Je suis un démiurge aux outils infectés par la folie
Et tel un comédien charmé d’un crin-crin virtuose
Je me tiens accroupi dans les ruelles, riant à la face des nuits...
Je bois jusqu’à plus soif la douceur complice, expirante
Une fenêtre ouverte éclaire faiblement ma ténèbre
Et c’est toujours le même artifice ; la main à la rampe
Tordue d’un vieux tramway en partance ; la forfanterie
D’un moteur qui saute, puis s’éloigne, cahin-caha.
(1998)
23:41 Publié dans Les Hospices rhénans, extraits | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poéme, poésie, écriture
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